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Ouvert à tous les vents de l'Atlantique et de la Méditerranée,
le Maroc respire par tous ses ports - ses pores ? - les influences
littéraires de l'ailleurs comme il diffuse ses propres lettres vers
l'Afrique, les Canaries, l'Europe... Dans ce mouvement des
hommes et des femmes comme des marchandises, les 38 ports
marocains sont des portes autant que des pompes qui alimentent
le rapport au monde du royaume. Ces noeuds vitaux sont autant
de points d'entrée et de sortie pour s'inscrire collectivement
comme individuellement dans le destin du pays et de son
peuple. À la fois dehors et dedans, ils attirent les Marocains de
l'intérieur comme ceux de la diaspora, mais aussi les étrangers,
les résidents, les voyageurs, les migrants, les touristes, tous ceux
venus ou partis chercher fortune, amour, repos, sécurité, espoir,
une autre vie ou simplement la possibilité d'une autre vie.
À Tanger, Casablanca, Rabat, Agadir, Essaouira, Tan-Tan... le
port est un lieu de longue date riche en histoires, en création,
en imaginaire qui inspire les écrivains, confirmés ou novices.
Il attire comme il repousse, il nourrit comme il désespère avec
ses brassages de populations et d'idées, ses zones de lumières,
d'ombres, d'espoir et de désespoir, tensions qui alimentent la
matière de l'écriture. Pour ce numéro de la revue, Riveneuve
Continents jette ses rets, comme les pêcheurs de Dakhla, de Safi
ou d'Asilah, aux quatre points cardinaux pour rapporter ce qui
s'écrit de plus significatif et de plus captivant sur le territoire
polyphonique des ports.